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La fuite de Mortiferre Fölgursson tenait enfin dans ses mains l’antidote tant convoité. Est-ce que cela sauverait son roi ? Il se rappelait encore le visage tordu d’angoisse du médecin devant la rapide progression du mal. On n’avait pu retrouver que le cadavre du traitre ayant empoisonné le vin du roi. En cachette, nous dûmes recourir aux arcanes occultes pour le faire revivre. D’une voix rauque et lugubre, le traitre avait donné la ville de Mortiferre : c’était là que résidait l’alchimiste ayant conçu ce poison provoquant la corruption des chairs. | Le voyage puis l’infiltration de la ville par la compagnie se fit sans histoires. La maison de l’alchimiste n’était pas gardée. Un aboiement lointain rappela immédiatement Fölgursson à la réalité. Il faut quitter cet endroit le plus vite possible. Alors que la compagnie se reformait dans la rue devant la maison, des silhouettes menaçantes émergèrent de l’ombre. | |
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| - « Gardes squelettes ! » siffla vers l’entrée de la ville. Francia, couvre la ruelle droite pendFrancia, la capitaine des gardes d’élite. - « On est repéré. Tant pis, on fonceant que je m’occupe de la gauche ! » ordonna Fölgursson. Il passa le coffre avec le précieux antidote à un de ses guerriers. | |
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| Le mage Samiel s’élança par la dernière rue encore libre pour vérifier l’accès à l’entrée de la ville. Alors qu’il débouchait sur la place de la porte Saint Vincent, il ressentit une violente décharge d’énergie magique. L’air se chargea d’un coup d’une écœurante odeur de fange. Devant l’entrée de la ville, des zombies sortirent de terre interdisant toute échappée. | |
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| C’est alors qu’il vit le loup des enfers. Il retourna à toute vitesse à la maison de l’alchimiste. Il hurla : « Föl, Fenrir est là et la sortie est condamnée ! ». Fenrir ! Fölgursson sentit son sang se glacer. Si Fenrir le loup noir est là, alors le comte Nostro est là aussi. En levant la tête, il aperçut des Wyrms sauter de toit en toit, leur queue claquant dans les airs : ils essayaient de le contourner pour mieux s’attaquer au gardien de l’antidote. La situation s’engageait très mal. Que faire ? | |
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| « Plan B ! » hurla-t-il. « Tout le monde aux égouts ! ». Espérant que toute la compagnie l’avait entendu, il contint l’assaut d’un garde squelette. Il pouvait entendre de l’autre côté de la place les tirs des squelettes missiliers rebondir avec un craquement épouvantable sur les boucliers de la garde d’élite. « Pourvu qu’ils tiennent ! Pourvu qu’ils tiennent ! ». Soudain surgit Fenrir juste derrière le guerrier squelette dans un nuage de souffre. Fixant Fölgursson de ses yeux incandescents, il gronda. Fölgursson, tout en parant une attaque, repoussa d’un coup d’épaule le guerrier squelette dans le loup et courut jusqu’aux égouts. La garde d’élite continuait de couvrir la retraite. | |
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| Une épouvantable odeur de décomposition lui envahi les narines. Réprimant un haut le cœur, Fölgursson s’enfonça sous terre. Une fois tout le monde à l’intérieur, Samiel remit la plaque d’égout et la scella par un sort. Fölgursson le tira brutalement en arrière : des lames plongeaient en sifflant à travers les fentes de la plaque d’égout. « Les guerriers squelettes n’abandonnent jamais. » commenta Samiel en s’épongeant le front. | |
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| Ils contemplaient devant eux les égouts de Mortiferre. Une eau croupie et nauséabonde s’écoulait paresseusement jusqu’à perte de vue. Quelques rats fuyaient la lumière dispensée par le bâton du magicien. « Et maintenant ? » demanda Francia. « On suit le courant, il nous conduira jusqu’à la sortie des égouts hors de la ville. » chuchota Fölgursson. Le bruit du raclement du fer sur de la pierre se répercuta soudain à travers le silence des égouts. Avisant un tuyau traversant au-dessus du cloaque, Francia entraina sa garde pour en protéger l’accès. Le cliquetis des gardes squelettes se rapprocha. « Ils ne nous lâcherons jamais. » maugréa Fölgursson. | |
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Alors que les tirs de missiles sur la garde résonnaient dans les tunnels des égouts, Fölgursson hurla, « Faites vite traverser le coffret ! ». Tout en traversant, ils entraperçurent à travers les ténèbres Fenrir et les Wyrms prendre pied sur la rive opposée. Ils risquaient de se faire couper la retraite. Des mots gutturaux s’élevèrent parmi les squelettes. Un sort ! Samiel ramassa un caillou et l’envoya dans la direction d’où provenaient les paroles. Il entendit avec satisfaction un cri de douleur : la concentration du mage noir adverse était brisée. | Le compte Nostro surgit sur le flanc gauche de la compagnie et fendit le bouclier d’un des guerriers de son épée batarde. « Samiel ! » appela Fölgursson. « Prends l’antidote et fuis à travers le tunnel, nous te couvrirons ! ». Comprenant avec émotion le sacrifice que proposait son ami, le magicien prit l’antidote et courut à travers les tunnels. Arrivé au coin du tunnel il entendit un grondement sur sa gauche : Fenrir ! Hypnotisé par les yeux de la bête, Samiel ne pouvait plus bouger. Un garde d’élite se jeta contre l’épaule de Fenrir et l’envoya plonger dans les eaux infectes. | |
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| Choqué, Samiel repris le coffret en main. La fureur de la bataille emplissait les tunnels, désorientant le magicien. Un Wyrm attaqua le courageux garde d’élite. Samiel se resssaisit et repartit de plus belle vers la sortie. Fenrir surgit hors de l’eau et broya le malheureux garde d’un coup de mâchoire. | |
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| Nostro hurla soudain « Fenrir, le mage ! ». Le fauve noir bondit à la poursuite du magicien. Fölgursson entendit un cri : Samiel avait été rattrapé, il lui fallait de l’aide. Dans un état second, il voyait les missiles magiques s’écraser autour de lui alors que le compte Nostro renversait à terre un de ses guerriers. Les guerriers squelettes se rapprochaient. « Francia, va auprès de Samiel, je te couvre ! ». Esquivant une attaque du comte Nostro, la capitaine des gardes courut jusqu’à la sortie. Dans le même temps, Fölgursson bondit sur le comte et lui asséna de formidables coups à fendre la cuirasse. Mais Francia arrivait trop tard … | |
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Fenrir avait eu raison du frêle magicien, l’antidote reposait entre ses pattes. Le corps de Samiel s’enfonçait doucement dans les ténèbres des égouts. Fenrir renversa sa tête en arrière et émis un hurlement de victoire. Ravalant sa rage, Francia se jeta entre les pattes de Fenrir, ramassa l’antidote et courut à la sortie. Les barreaux étaient insuffisamment écartés, elle ne pouvait pas passer. Elle se défit de son armure et força pour passer entre les barreaux s’écorchant le dos et le ventre. | Dans un ultime effort, elle s’effondra de l’autre côté. Un claquement sec de machoire retentit derrière elle : il s’en était fallu de peu. Sans s’arrêter, Francia courut le long du tunnel et déboucha sur la rivière en contrebas de Mortiferre. Adressant une dernière pensée à ses compagnons d’arme, elle se retourna et s’enfonça dans la nuit noire en serrant contre elle l’antidote si chèrement acquis. | |
| Red Ghost | |